Natinath
Artiste peintre
Née le 16 septembre 1965 à Avignon
Y vit et y travaille
Suit
les cours du soir aux Beaux-Arts de 12
à 15 ans. Peint et quitte le lycée à 17 ans
pour rentrer dans une école de restauration de tableaux.
Quatre ans d'apprentissage, sanctionnés par un diplôme,
l'amène à pratiquer puis
à enseigner son métier.
Une
nuit de février 1989, après un drame pathétique,
la Sainte Vierge lui apparut, lui dictant son chemin :
"Ce que tu verras peindras. Les camés, les paumés,
tes frères, tes soeurs, ta mère, tu aideras. A travers
toi, ils se verront. Dans ta vie, ton troisième oeil te
blessera, ton sens critique t'obsèdera, pérsécutée
tu te sentiras. Vers la merde tu iras, toujours plus loin, plus
fort, plus mal..."
La Sainte Vierge ou un prophète, son oncle Jean-Pierre
ou bien Loulou...
Une
étoile est apparue au creux de sa main, la sienne s'était
perdue une nuit de pleine lune, un soir de février.
C'était
dur, les pinceaux chauffaient, les toiles craquaient, rien de
résistait au néant d'une main trouée.
Tel Turner s'accrochant aux mains des bateaux, elle se perdait
dans des nuits sans lune où s'abreuvant de mots, elle créait
des êtres sans toile.
Des tôles des voitures, des gares et des dunes, des bars
et des ordures,
des mangeurs de poudre, des dealers de tuiles, ses yeux s'emplissaient,
son cerveau vomissait des vipères enragées, de haine
l'atmosphère vibrait, les charognards reniflaient, le poison
avait envahi les caniveaux, les poux lui attaquaient le crâne.
Babylone renaissait de ses cendres, Saddam se prenait pour Hitler
et dans des bouges sans nom, la conscience se décrassait
l 'oesophage à coup de Tequilla Sunrise. Miller n'était
pas mort, Djian non plus, rien n'était perdu puisqu'il
devait être là, lui le rat noir du soir, celui qui
par dégoût nous ramène l'espoir.
Nati,
Novembre 1990
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